Mes pas claquent sur le parvis du Palazzo. Des ombres brossent l’air bleu. Six heures ce matin. Aux Uffizi, s’éveille ma ville – catin Dont je souffre dans l’exil d’Arezzo.
Je n’irai pas voir le fleuve, l’arche du Vecchio, Ni l’échoppe sur l’Arno de l’orfèvre, ni Les jardins Boboli où lasse sur le chemin fini Tu m’appelais David et aussi Verrochio.
Béatrice est donc morte, pauvre Alighieri ? Dans la cité des fleurs, la retraite au flambeau De ma vie entière au pied d’un tombeau S’achève à l’aube claire et j’oublie Valérie.
Est-ce un crime si grand de succomber ainsi Aux charmes de jambes fines, de noirs cheveux, Aux rires de ces belles qu’on croise à Vinci, Quand on joue au blasé et qu’on est si nerveux ?
J’ai trahi en pensée, actes et omissions, Aux tables des cafés, aux allées des musées, Au bras d’une quelconque, vaniteuse rusée. Et j’implore pardon dans cette confession.
Je n’espère rien et rien ne console, Pas même ce châtiment qui tout consume, Jusqu’à l’avenir que tu déclares posthume. Au bûcher brûle et hurle Savonarole.
