Vos
poèmes

Le calme, en secret, envahit les champs
De brumes sans ombre. Frôler de la terre
Les croûtes, rocs et boues, mon regard trébuchant

Ne cesse d’avaler : tissus de lierre,
Damiers de vignes, asphalte, haies, bois, fleurs
En tapis de rouge ajourés, pierres.

Le festin de mes sens y navigue sans peurs,
Fasciné par le jour qui pointe, hésite
Retenu aux coteaux par mille vapeurs.

Je suis pèlerin, un ami qui visite
Les beautés, les couleurs du prisme, l’horizon
Du pays, qui croit que son érudite

Course n’aura jamais été qu’une prison.
Vanité de l’esprit. Au vitrail du monde
Resplendit ta douceur qui me vaut guérison

Des saccades du flot qu’emportent secondes,
Minutes et heures. Je caresse ta joue.
Tu dors. Dans le creux de ton épaule ronde,

Tu souris et je vois se dessiner la moue
D’une enfant trop gâtée. Le calme, en secret,
Envahit les champs, la terre, rocs et boues.

Sur tes lèvres, je pose un baiser, discret.