Tu me disais parfois, D’un regard, d’un rire, le bonheur de vivre, La flèche d’un carquois Que Cupidon aux frontispices des livres Brandit d’un air narquois Quand il plante aux cœurs son trait de cuivre, Et qu’il n’est plus de lois Que les juges, dans leur sagesse délivrent, Et qu’il n’est plus de rois Que la folie des peuples aiment suivre, Quand plus aucun pavois Ne hisse d’idoles dont la foule s’enivre, Quand l’amour est courtois, Que les mots attisent le sang de fièvres, Qu’on se sent aux abois, Quand tremble le baiser au rebord des lèvres Et qu’on veut une fois, Rien qu’une seule fois, sentir sous la plèvre Le battement sournois D’un cœur qui chamade au fond de son havre. Tu me disais parfois, D’un regard, d’un rire, le bonheur de vivre.