J’attendais ce moment où de son chant menu La belle Francine viendrait dans mon cou Murmurer le rappel. Tous les jours le menu Des ouvrier ventrus, suspendu à son clou,
Affichait l’absolue, la seule patate, Ou pressée en purée ou baignant dans le suc De sauvages gigots. Pour peler la rate, On m’avait embauché, comme le roi des trucs.
D’une main habile, sur les tubercules Je traçais des sillons, l’œil au monticule Et sur la pendule pour battre le record
Des héros de pluche. Car j’attendais enfin Pour prix de mon score, pour gain de mon effort, La coupe vermillon d’un baiser sans fin.
IV.
Taquine soubrette, Francine s’employait En son âge parfait, grande fleur fragile, Pour poser son baiser, de son buste ployée, A me faire admirer les pointes d’argile
Piquées sous le tricot de son blanc tablier. Ma langue s’empâtait en couches de plâtres Et quand elle m’effleurait, j’avais tout oublié Même la longueur du nez de Cléopâtre.
Sa main me caressait l’ovale de la joue Et à recommencer, je le dis, je l’avoue, J’aurais pu attaquer, au feu de ma hâte,
De mon couteau dressé, d’un seul, oui d’un coup Le trépas programmé de mille patates, Pour fantasque puceau, l’embrasser dans le cou.