Nos pas en silence envahissent le blanc Terreau des froids givres qui tapissent le sol. L’air sec s’opalise en écharpes sans cols Que griffent les branches. Leur mouvement est lent.
Nos pas en cadence étirent leur élan. Le soleil luit des faïences d’un bol De lait de sangs tournés dans d’atroces alcools. Les brumes sans cesse modifient notre plan.
Les bois où s’étouffe l’écho qui résonne Tiennent des déserts où n’entre personne. Des fils d’aiguilles forment des buissons
Qu’habillent des baies bleues, du gel les seuls fruits. Nos souffles rétrécis abolissent le son De nos cœurs qui battent, qui battent sans bruit.