Langevin rit encore du tour de ses jumeaux. Il embarque l’un dans une caravelle Et laisse l’autre dans la triste nacelle Du temps de la terre, à l’unique fuseau.
La fusée rapide nous trouble le cerveau. Après quelques années d’une course belle Le premier serait le cadet rousselle Du second immobile, plus près du caveau ?
Langevin l’affirme. Si le temps rétrécit L’âge du premier serait donc raccourci. Sa montre afficherait le calendrier
Que son frère connut l’année dernière. Quel faux paradoxe ! Rentré au clapier, Le voilà à flot, de sa vie entière.
Ce sonnet pertinent a une morale Qui bien que folle ne vaut pas scandale : « Pour avoir l’impression de vivre longtemps Il faut courir vite. On vieillit tout autant. »