On ouvrit les débats. La noble assemblée Accepta en silence qu’autour de la table On bannisse le bois qui d’ordinaire d’emblée Tapisse les langues de nos chers notables.
« Fort bien, messieurs, avec ce courage Dont se perd l’usage, il n’est pas à douter Que ne s’offre pour nous l’espoir de cet âge Tout de prospérité qui sans même brouter
Voit grossir les moutons, reverdir les gazons Et qui sans même tondre, tricote les toisons. Bref, assis tous en rond, ne pourrais-je croire
Que voilà relevée l’illustre confrérie Que jadis fonda, à l’aube de l’Histoire, Le grand roi Arthur dans sa chevalerie ? «
II.
Certains qui reconnaissaient l’envie parfumée Au goût jésuite de chasser la souris Commencent à sentir l’odeur de la fumée Et sans rien dire entament les paris
De compter les têtes qui vont se décoller, Sous l’effet conjugué de la guillotine Sur la place dressée où vont caracoler D’ordinaire tous ceux qui de la tartine
Ont le mauvais côté et des gros dossiers Que, malgré leurs efforts, ce grand carnassier Qui discourt doctement va d’un instant l’autre
Exhumer sous leur nez. Leur teint vire au vert Et malgré les vices où chacun se vautre Il voit les autres comme autant de pervers.