Une poule dodue ayant fort picoré Ne s’avoua pourtant pas, tout à fait rassasiée. Miettes, petits vers et autres herbacées, Tout ce qui faisait ventre était bon à manger.
Lorsque le soir venu, la panse bien gonflée Sur son perchoir usuel elle voulu grimper, Rien à faire ses ailes refusèrent de l’aider. Et un double malaise finit par la gagner.
Le renard cette nuit, c’était une évidence, Viendrait roder par là en quête de pitance. Une poule bien grasse quasiment impotente Ferait une proie facile en tout point alléchante.
Ses voisines et le coq déjà bien installés, Ne feraient aucun geste pour venir l’aider. Celui qui dans le temps encore la courtisait, Au profit de poulettes, l’avait fort ignoré.
Une poule repue d’âge mûr de surcroît Du malaise bien proche de la crise de foie Valait-elle la peine qu’on s’y intéressa Foi de coq tant pis, je suis et reste là.
Là dessus s'endormit et se mit à ronfler, Si fort qu'il fût bien vite par goupil remarqué. Au matin le renard de fait était passé. De la poule et du coq, seules les plumes restaient...
La morale : Que vous soyez pauvre, indigent et malade, Ou encore bien perché et en bonne santé, Le plus fort vous plume quand il l’a décidé.