Plus souvent que l'amitié nous écrivons l'amour... Cette fois, en mémoire d'un ami disparu, je parle de l'ami
L’océan, face à nous, nous semblait irréel. Il fredonnait tout bas le refrain infini De la mer bercée, aux couleurs du ciel Se fondant irisées aux prémisses de nuit.
Pour prolonger un peu ces minutes précieuses Et voir figer le temps, nous sommes restés là Assis sur une pierre à la forme curieuse. Quelques instants magiques, je ne les oublie pas.
Les mouettes dites rieuses, le jour finissant, Fendaient l’air estival de leur vol léger. Un soir de cristal au ciel flamboyant, Une aquarelle tendre façon Lenoir André.
Moments forts et magiques du soleil couchant, O précieuses minutes qui restent éternelles, Le mariage incestueux qui dure un long moment Fusion imaginaire de l’eau, du feu, du ciel.
Je me souviens alors sur cette pierre là Tous les deux silencieux, ô futiles paroles. Un spectacle grandiose ne se dérange pas, Les mots n’ont pas cité devant tels symboles.
Je respire aujourd’hui ces choses mystérieuses, D’où proviennent les sources avant la résurgence. Ces images si fortes des périodes heureuses Dans le marbre gravé en dépit de l’absence.
De cette pierre froide d’où volèrent tes cendres, A chaque crépuscule le soleil disparaît, Et nos larmes se sèchent pour mieux se reprendre A l’aurore chaque jour, sans jamais renoncer.