Je vis, je viens, je vais, en un monde perdu. Hier je rêvais tel un pauvre ingénu. Ce monde me paraît s’être aujourd’hui complu En guerre plus qu’en paix, il viole, pille ou tue.
Perpétue ses méfaits, malheur est aux vaincus. Et la doxa se tait chaque jour un peu plus. Le rêve disparaît en paradis perdus Acquis à tout jamais aux martyrs inconnus.
Un ciel bleu violet au levant est tendu Nuée de feux follets des âmes disparues… Les fastes du passé ont aujourd’hui vécu, Vestiges sacrifiés au bal des pendus.
De l’horizon bleuté une houle est venue De martyrs sacrifiés, passeurs à l’affût. Houle de réfugiés, fugitifs sans but… Ont-ils mérité leurs fuites éperdues ?
Vos bourreaux dépravés vous prêchent des vertus Par la haine inspirée où se cache l’intrus. Ce monde est sans pitié, et nos dieux dépourvus.
Victimes vous fuyez vos régimes corrompus, Vos passeurs payés vous lâchent à la rue De frontières rêvées où vous êtes mal reçus.