En ce premier avril, la coquine belette, Jalouse de goupil à qui souvent l’on prête Les larcins les plus vils, aurait, disait la bête Des œufs de dame poule fait une belle omelette Pour s’en mettre plein la goule et tenir à la diète En ces temps difficiles de froid et de disette La commère gracile…
La fâcheuse flouée, à son dire, de son met favori Honteuse et courroucée quoique peu affaiblie Prit un témoin notoire, sa copine la pie Qui se fit un plaisir de conter à l’envie Cette petite histoire que jamais elle ne vit.
Le renard accusé, à tort disait il, Se mit à réfuter de façon très habile Ce piège un peu facile… Prit, à témoin l’ auditoire : Surtout n’allez pas croire à ces vils racontars Cette fable est notoire, incroyable son histoire. Je ne mange pas d’œuf et préfère les pondeuses. La belette est menteuse, je sais qu’elle m’en veut. Quand il n’y a plus de poules, il n’y a plus d’œufs, Et sommes alors privés de nos mets tous les deux…
Méditons cette fable Tout comme nos amis Ne scions nous pas la branche Sur laquelle nous sommes Tous plus ou moins assis…