Voici venir l'hiver, Les loups hurlent la nuit. Rappelle toi hier, Au soleil de minuit, Lorsque chantait le cerf Nous étions réunis.
Son brame, hymne à la vie, Raisonnait dans la plaine En écho de mes cris. Sa mélopée lointaine Vibrait en mon esprit. Tu chantais la rengaine Des amants désunis.
La neige dès maintenant Tombe sur la toundra. Les oies depuis longtemps, Envolées loin de là, Ont quitté les étangs, Tout comme tu le fis toi.
L'hiver boréal Dépose son manteau. Mon cœur me fait mal, Le silence est mon lot. Nul ici ne me parle Mon âme est en sanglot.
Le printemps reviendra, Avec lui les oies. Je ne les verrai pas, Mort de faim, de froid. Je ne sais vivre sans toi, Ni sans ce pays là.
Qui donc quittais tu, Ce pays, cette terre Ou l'homme que je fus ? Moi qui aimait l'hiver Et cette contrée ardue.