Comme la mer parfois libère ses otages, Objets trouvés un jour aux détours d'une plage, L'esprit de l'homme aussi lorsqu’il prend de l'âge Laisse au gré des courants dériver quelques pages.
Lui reviennent alors des paroles, des images...
Le passé qu'il avait, pensait-il, oublié à jamais Surgit en maintes vagues, pourquoi donc, il ne sait Inconstantes souvent qui ne laissent, il est vrai, Rarement très longtemps le cœur ni l'âme en paix .
Les souvenirs échouent immuables et cruels, Farouches, lancinants, nostalgiques ou rebelles Au gré de forts courants pour esquif trop frêle .
Les épaves profondes, squelettes envasés, Qu'une loi mystérieuse conserve oubliés, Resteront-ils enfouis sans jamais remonter ?