A l'ombre d'un tilleul A l'heure du grand chaud Appuyé sur sa canne Se repose un aïeul. Il courbe un peu le dos Le visage diaphane Les mains sur le pommeau Du bâton tortueux Tremblent légèrement. Ses yeux clairs mi-clos Noyés dans le grand bleu Clignotent lentement. La jeune à ses côtés Frêle silhouette pâle Écoute ses paroles Lentement prononcées. Un refrain de cigale Plane dans l'air chaud Lancinant récital Aux accents provençaux. Une brise caresse Et doucement emmêle Les frêles cheveux longs Aux jolis reflets blonds. Un sourire au visage Tranquillement la main Du vieil homme attendri Privilège de l'âge Lisse les cheveux fins Rebelles insoumis. Petits nuages clairs Fond de ciel pur bleu Soleil un peu voilé De rayons qui éclairent Et froncent un peu les yeux Infiniment portés Bercés par l'horizon De dentelles sculpté Dans l'azur embaumé. Comme toile de fond Montmirail entouré De lavandes et bleuets Lumière et minéral Souligné de verdure L'admiration qui gagne Noyé parmi l'azur Majestueuse montagne Au sommet enneigé De sa blanche parure Princesse de cocagne Ventoux sa majesté Ventoux que vents balayent Ventoux mont des merveilles Blanc bleu sur fond de ciel Témoin silencieux Témoin majestueux De ce tableau touchant Du vieil homme et l'enfant...