J’ai nargué la camarde et sa noire cohorte Poseuse de jalons aux frontières indécises Mêlant à l’encre rouge au coeur de mon aorte Son filet de venin que le temps cicatrise…
…Le soleil dissipait quelques flaques de brume Parsemées au hasard du souffle de l’autan Dégageant le coteau des pans de son costume Augure d’embellie, prémices de beau temps.
Je n’avais rien changé à mon lot d’habitude A l’abri des halliers de la piste cyclable Je glissais simplement habité de quiétude Et supposais ma vie trempée d’inoxydable
La route bifurqua près des fourches caudines Au versant ascendant qui soudain m’aspirait Le sang verse parfois sa couleur grenadine Mais était-il trop tard pour se mettre à l’arrêt ?
J’ai crains d’avoir franchi les glaces du has been Celles où les barbelés accrochent à la vengeance Le souvenir tardif d’un ultime tchin-tchin Le lourd cérémonial des affres du silence
Où donc suis-je parti, vers quel destin macabre Me menait le fleuret perçant mon cœur à nu ? L’indomptable avenir fendait à coup de sabre Les flancs d’une autre vie vers un monde inconnu
Je venais me livrer les pieds et poings liés Sans avoir su choisir Lucifer ou Jahvé La balle avait glissé au fond du barillet Sans avoir eu le temps de dire je m’en vais
Une lame est venue lacérer ma poitrine Avec ferme intention d’écourter mes saisons La mort frappe au hasard celui qu’elle assassine Pour épandre sa cendre au bout d’une oraison