Il naquit à Pleno, au mitan d’un été Dans la moite torpeur d’une cité texane Linda était heureuse et sa nativité Irisait la blancheur de sa chambre diaphane. Le soleil éclatant de son état natal Couvait d’un œil ardent le bouillant destrier Fondant à l’unisson les rayons de métal D’une suture née d’un rêve aventurier. Accélérant le pas au gré de ses prouesses Il piaffait de céder aux forces de l’envie Aux croisées du chemin il choisit sa maîtresse Sa soif de jeune amant uniment assouvie Son engouement bouté hors de cette Amérique Passive, indifférente à ses jeunes visées Son regard s’évadant par delà l’Atlantique Aux pentes incurvées d’illustres cols français. Il engagea l’allant de sa vingtième année En embarquant sa vie en des landes nouvelles Des pavés flandriens au week-end ardennais L’ambition le brûla à l’huis des citadelles Son nom s’est élevé tel un coup de tonnerre Associant à ce cri un flot d’en avant toute Cinquante étoiles d’or essaimant sa bannière D’emblée son avenir proscrit l’ombre du doute. Un rendez-vous d’amour avec dame victoire S’est jeté à son cou au flanc de l’ossuaire Tel un prime jalon, en œillade à la gloire Signant une épitaphe à notre Apollinaire. Octobre le para de l’écharpe d’iris Sous le rideau pluvieux de la Scandinavie S’inscrivant au gotha parmi sa confrérie Quand le peuple viking abaissa pont-levis. Toscane en accueillant cet homme au port altier En ce temps immoral imprégné d’exclusion Frankie, Lance et Fabio, convoyeurs d’amitié Ouvrirent à deux battants une voie d’ambition… Sur le flanc terrifiant d’un col Haut Garonnais Sous le feu larmoyant d’un soleil de juillet Au versant endeuillé du noir Portet d’Aspet Fabio, à grand fracas s’est recroquevillé. Face à l’acre destin au cœur du Limousin Levant son regard bleu l’index pointé au ciel, Il dilua le sang d’un bitume assassin Quand il lâcha la bonde à ses larmes de fiel. Son sacre de printemps un beau jour s’est enfui Sur la pente escarpée d’un mont de Wallonie En levant les deux bras sur la hauteur de Huy Il associa Fabio en une mort honnie. Alors qu’il écoulait sa vie comme un torrent En ces élans fougueux seyant à la jeunesse, L’incurabilité lui infligea tourments… L’alarme s’inscrivant au gris de sa détresse Champion au cœur flétri, tutoyeur de l’extase Il a vu se murer la porte de sa vie Le corps aggloméré d’essaims de métastases Et la tête évidée de rêves inassouvis.