Eclos, au lendemain de l’année érotique Avril fleurait des airs de bourgeons éclatés, L’amour déjà ancré dans la duplicité Chaque jour regorgeait de desseins pléthoriques.
Elle abritait d’un fruit, l’enveloppe charnelle Soulignant l’arrondi de son ventre alourdi L’amour, s’apparentait à des jeux interdits Au temps appréhendé des menstrues potentielles.
En ce décor tronqué, vide de notre enfant Son corps ensommeillé sous la lumière crue M’interdit indûment un élan incongru La gorge comprimée d’un air trop oppressant.
Je méconnaissais tout des doctes obstétriciens Dilapidant l’espoir dès la porte de vie, David passa sans bruit de l’ombre à sa survie Comme une éclaboussure au vélin parnassien.
Ce passé, maculé d’un aveu fatidique Asséné sèchement au bleu de nos vingt ans Fermait sans concession la porte du néant Sur notre enfant porteur des affres trisomiques.
Si longtemps apeurés de ce petit nous même, Consumant nos nuits fauves au bûcher du tourment Déniant la sentence d’un cruel châtiment, Sa chambre, sans berceau, ricoche nos blasphèmes.
Saturne a déroulé son impassible chaîne Rangé nos souvenirs sur des traces de sel ! Quelques vertes années, ont fui à tire d’aile En ce couloir du temps, masque de notre peine.
Survivant d’un destin, au gré souvent contraire Sa clepsydre de sang bat de nouveaux tempos Palpite intensément au tambour de sa peau, Et son regard d’enfant filtre notre lumière.
Dévalant en excès le torrent des saisons Vers des rives, où le sable amortit sa furie, Son âme flotte enfin, sourde aux intempéries Vivaldi, viens de grâce arpéger ses saisons !
Je sais ses yeux rieurs en nos matins d’été Sa vie par paradoxe qui sur nous resplendit Comme un rai infiltré au canal du midi Transperce les halliers des cœurs déconcertés.
Quand le destin viendra, séparer nos chemins Ton pas d’homme rêveur, sur les champs Elysées Conduira ta frimousse aux tièdes alizés. Mais à quoi bon fiston songer au lendemain !