Au soleil flamboyant de ta maternité Son pétale non profané Au bout de tant d’années fanées Rendit enfin hommage à ta rotondité. La rive des saisons affleure une seconde Le mélange amplifié d’une ère plus féconde La joie gagnant en nous, une nouvelle fois Une soif d’absolu sans l’écho d’autrefois.
Que sous le firmament et les nuitées bergères, Se dresse dignement l'arbre de la chimère Dont la sève écarlate abreuve les bourgeons Au rythme échevelé des hâtives saisons. La feuille au seuil de nos maisons offre sa vie Et l’automne un linceul à nos heures ravies, Mais sous le ciel drapé d’une mante azurite Le souffle de l’espoir fébrilement palpite.
Aux avant goûts inaccomplis Incertaine ma lèvre abouche La corolle d’une embellie Qui s’égare quand je l’attouche, Au nom frissonnant de l’envie, Qui vaut somme toute une messe Sa flamme lèchera nos vies Consumant son lot de promesses.
Pourtant un soir, paré d'un vaste drapeau noir Charron suppliciera nos cœurs à la proue de sa barque Mais avant que la nuit n'éclate nos miroirs Faisons fi du filin que dévident les Parques De cet ébène sablier que Saturne en sa main incline Aux parois surchauffées des clepsydres de sang Dans le sillon creusé où la vie se décline S’écoule le hasard à l’adret du versant.
L’allée serait jonchée de trop de chrysanthèmes Si ton pas trébuchant escarpait mon chemin J’y verrais se faner par brassées mes je t'aime Et se noyer l’envie au puits du lendemain.
Mon petit, mon doux, mon ultime Ma différence féminine Ma croyance, ma fibre intime Mon souffle second, ma racine Attache mon cœur à ta vie Et à toujours réfugie-moi En ces penchants inassouvis Et tout ce qui doit être toi.