La vague hurle aux marées en gerbes de festons Les passions englouties d’une ondine des nuits Rendant en suspension sur un miroir fendu Sa beauté réfléchie comme un fruit défendu Et l’envie sublimée d’un soleil de minuit Où je vais me noyant tout au bout du ponton.
Alors sentant monter son empreinte au rivage En un galop frappant aux portes de mon cœur Vient couler l’élixir du contour de ses hanches Et le satin nacré de ses douces mains blanches Déposant sur ma peau le miel et la douceur Quand s’entrouvre sa bouche aux lèvres de ravage.
Demain aux lumignons des îles coralliennes Au gré aventurier des courants dérivants Nous gagnerons l’oubli au ressac bleu lagon D’une onde translucide où souvent nous tanguons Sous le souffle alizé d’un atoll sous le vent Loin du monde enchaîné des âmes qu’on aliène.
Alors coupons sur l’heure la corde des haleurs Fermons à double tour nos regards esseulés Ouvrons l’intime écrin d’une crique amoureuse Où j’irais effleurer en courbes sinueuses Le désir d’abandon de nos corps accouplés Au rendez-vous amant où nous serons à l’heure.