Au nom des libertés ma France s’embastille Dilapidant ses fruits, les plus précieux trésors Quand la démocratie s’éprend de pacotilles La culture s’éteint et le rêve s’endort.
L’ère des colonies a sombré sous nos yeux Le peuple a justement éconduit vos étreintes Comme le vieil amant lassé et silencieux Rebrousse le chemin jonché de trop d’empreintes.
Prétentieux, obséquieux, rivés à vos slogans La menace brandie et la bouche menteuse Vous lancez vers les gueux des discours arrogants Et sèmez des idées aussi courtes qu’odieuses.
Vos scrutins nous convient à d’ardentes ripailles Mais lassés d’échapper des miettes de la table Vous enjambez nos vies oubliées sur la paille Ouvrez à nos destins des issues improbables.
Encastrant dans nos cœurs Craintes et hautain dédain, Transis d’espoir et de rancœur Nous serons dans l’oubli demain.
Homme, comme l’oiseau brûle ta liberté Ne t’agenouille pas sous leur coup de baguette Il montera en toi des fraîcheurs effrontées Quand ta main ouvrira la porte des conquêtes.
A l’heure étrange de l’adieu Sous leurs mots recroquevillés Vigny s’imprègne en mes yeux bleus La lente mort du loup cervier.