Je suis de la lenteur qui ravine les pierres. Assis dans l'ombrageux détail de l'univers Je mesure le vent, je scrute la prière Qu'adressent aux mourants des roseaux de lumière.
Je suis né de la molle tenture du temps J'évalue le hasard qui me fige têtard J'embaume les kaléidoscopiques moments Qui me cadencent en un regard.
Je rumine le temps qui me reste vermine A quelques omoplates de mes rêves obtus Des pensées braseros j'allume les fétus Et je glisse dans l'herbe où rien ne se termine.
Je sais trop bien qu'un jour à mon tour rabougri La mer sera lassée de mes petits soucis Et déjouant l’appel d’une prochaine fois Un sein voluptueux se gonflera sans moi.