Sur les rives noires j'entends vivre la Flandre Vois-tu dans l'onde le reflet d'un blé qui pâlit Ce canal n'a de toi ni le nom ni l'oeil tendre Mais il abaisse le ciel et en lave la lie
Vois le gris emmuré de l'étrange basilique Combien en a-t-elle vu de ces visages noirs De ces yeux ensablés de ces roulis magiques Qui renversent la terre en monstrueux entonnoirs
J'aime quand tu marches sur ces pavés de Flandre Et quand ton pas peu à peu délivre les oublis Un rayon bleu t'emporte au-delà des méandres
D'un canal et d'un ciel au morne horizon sali Morne Flandre morne ivresse vieille et douce amie Il plane dans tes brumes comme un parfum de vie