Je n’étais pas fait pour être marié Je n’étais sans doute pas fait non plus pour être homme Bête solitaire je m’exalte dans ma solitude M’y réfugie et explose en moi-même
Femmes vous m’avez tenté Enfant je vous ai cherchées Cherchant je fus certes Incorrigible rôdeur « metteur de nez partout » Voici qu’un bout de vie avance
Marié horrible mot dont je me délecte Qui me va comme un gant Qui m’assassine et que j’assassine Que je vomis pour vite en redemander
Car enfin tout petit j’avais bien compris Mariage synonyme d’amour J’ignorais encore que le premier est au masculin Tandis que le second revêt un voile de féminité
D’aucune façon Eve et Adam ne m’avaient été présentés Aussi fort qu’un et un se mettent à faire deux Aussi fort je savais que la vie se vivait à deux parts Comment en aurait-il été autrement ? Le mariage-amour engendrait la famille C’est ainsi que l’herbe monta en blé
Très jeune l’espérance vive d’un regard entre cuisses Ne m’a jamais alarmé outre mesure sur une libido débordante Le petit mâle sortait de sa coquille Allait vers le monde Et le monde intronisait la femme L’une en plus particulier devait bien un jour m’accompagner Cela serait et cela fut Tout était mécaniquement prédestiné La preuve ? Il en allait ainsi de tous Je ne me permettais pas de remarquer les hôtels ouverts le j Le lit ne pouvait être que licitement conjugal
Mais l’amour La grande amour Je la savais au coin de rue Tout était marqué Par qui ? Ne connaissant ni Dieu ni ses curés Sans doute s’agissait-il d’un processus logique évolutionnel C’était ainsi
Dieu ne me chercha pas Du moins je ne reçus aucun message Je l’ignorai puis je fis semblant de l’ignorer Il n’en demeurait pas moins ainsi que l’on dit Que le mariage avait l’apanage de la norme Et que tout m’y conduisait à croire que petit Sortant des cuisses d’une femme-mère Tu pousses toujours pour rencontrer la femme-enfant Où tu te niches dans ses cuisses de femme-mère