Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Jean-Luc Paul Henri BAERT

Périmètre (1)

Je n’étais pas fait pour être marié
Je n’étais sans doute pas fait non plus pour être homme
Bête solitaire je m’exalte dans ma solitude
M’y réfugie et explose en moi-même

Femmes vous m’avez tenté
Enfant je vous ai cherchées
Cherchant je fus certes
Incorrigible rôdeur « metteur de nez partout »
Voici qu’un bout de vie avance

Marié horrible mot dont je me délecte
Qui me va comme un gant
Qui m’assassine et que j’assassine
Que je vomis pour vite en redemander

Car enfin tout petit j’avais bien compris
Mariage synonyme d’amour
J’ignorais encore que le premier est au masculin
Tandis que le second revêt un voile de féminité

D’aucune façon Eve et Adam ne m’avaient été présentés
Aussi fort qu’un et un se mettent à faire deux
Aussi fort je savais que la vie se vivait à deux parts
Comment en aurait-il été autrement ?
Le mariage-amour engendrait la famille
C’est ainsi que l’herbe monta en blé

Très jeune l’espérance vive d’un regard entre cuisses
Ne m’a jamais alarmé outre mesure sur une libido débordante
Le petit mâle sortait de sa coquille
Allait vers le monde
Et le monde intronisait la femme
L’une en plus particulier devait bien un jour m’accompagner
Cela serait et cela fut
Tout était mécaniquement prédestiné
La preuve ?
Il en allait ainsi de tous
Je ne me permettais pas de remarquer les hôtels ouverts le j
Le lit ne pouvait être que licitement conjugal

Mais l’amour
La grande amour
Je la savais au coin de rue
Tout était marqué
Par qui ?
Ne connaissant ni Dieu ni ses curés
Sans doute s’agissait-il d’un processus logique évolutionnel
C’était ainsi

Dieu ne me chercha pas
Du moins je ne reçus aucun message
Je l’ignorai puis je fis semblant de l’ignorer
Il n’en demeurait pas moins ainsi que l’on dit
Que le mariage avait l’apanage de la norme
Et que tout m’y conduisait
à croire que petit
Sortant des cuisses d’une femme-mère
Tu pousses toujours pour rencontrer la femme-enfant
Où tu te niches dans ses cuisses de femme-mère