Terre lumière Le vent balaie la terre Nos décors n’y sont plus Nous ne sommes plus couverts Nous ne sommes plus au travail Il pleut Plus d’heure plus de temps Terre sans repères L’ordre ne règne plus C’est un désordre c’est un chaos
Jour fragile La terre ne bouge plus Viennent des soirs sans flambeaux étincelants Viennent des hommes sans parole numérique Vient le froid au-dedans des chaumières Vient le froid au-dedans des corps des cœurs et des esprits Les bêtes mêmes se mettent à confondre les bornes humaines Après un jour un autre jour Tout refaire tout apprendre à recommencer
Rituels domestiques sans apparence Gestes arrêtés un soir de décembre Le café du matin cuit sur un réchaud à alcool Bouleverse notre capacité technologique à saisir le monde Étrange de voir cohabiter la bougie Avec le pc portable vivant de son autonomie Lui octroyant la lumière
Mais quoi ? La guerre ? Pas de nom pour la page tournée Il y a matière à nous interroger
Aujourd’hui Dans un lieu couvert Des hommes se rassemblent Tout est comme si hier est aujourd’hui Alors recommence la fraternelle mécanique Qui favorise l’union des contraires Dans cette alchimie des gestes Il y a nos repères Nos gestes sont vivants Ni le temps ni la guerre Ni celle d’hier Ni celle de demain Ne feront qu’on enterre Les signaux d’amour et d’amitié Nos mouvements ordonnés à ceux de l’univers Ceux-là mêmes qui nous aident à passer Quand la terre a ses frivolités
Il y a quelquefois dans les reflets du monde Comme un air de fraternité
Après les tempêtes vient le temps de construire Il y a les vents qui dispersent Il y a aussi les vents circulaires de la rose Rose des vents Nos pas vont sur des chemins sans métamorphoses