Des grognements sourds et caverneux De cel' qu'un voil' fumeur fait trembler Aux hésitantes des plus peureux D'aucun ton jamais bien ajustées Au chuintements métalliques D'une prothèse orthodontique Que certaines machouillent d'un TIC De mots ciselés céramiques De cel' haut perché aigrelettes Qui jamais ne content fleurette Aux plus graves lourdes sonores Qui parlent et tombent encore A cel' au souffle toujours coupé De n'avoir jamais su respirer Aux mielleuses qu'on ne croit jamais Et qui pourtant savent nous bercer Vers cel' qui roulent au chant d'un accent Comme pluie des cailloux d'un torrent Aux plus rapides qui dévalent Les méandres de leurs salades Se jetant nues gorge cavale Avalant les mots dans leur élan Sans fin ni plus de commencement Aux plus faibles à peine audibles De quelques mots imperceptibles De celles qu'on ne saurait sexuer Avant de les avoir regarder Des mâles aux corps aphrodites Aux douces câlines des rites Des vertes amours interdites A Cupidon données trop vite.
Il n'est deux voix qui s'entendent à l'unisson Il n'est pas de voix ne conduisant au frisson S'échappant pour courir autour de la terre De nos corps nos émois peignant les mystères Elles volent au temps sa gloire éphémère Pour dire à jamais ce que sont nos misères Pour inscrire au souvenir feutré des ondes L'échos immémorial des hommes du monde Il n'est deux voix qui s'entendent à l'unisson Quand l'une s'éteint l'autre naît à la raison Quand l'une dit l'amour l'autre meurt de passion Quand l'une pleure l'autre pousse une chanson.