Les barbares ont aujourd’hui quatorze ans. Il sont garçons, collégiens d’errance. Hier, elles étaient trois et avaient douze ans. Peine perdue pour toute espérance.
A l’âge des pulsions les plus vives, La violence a reçu carte blanche, Que les réseaux noirs, sans filtre avivent, De mots fous aux gestes de vengeance.
L’amour a céder place à la haine D’enfants égarés, seuls dans leur néant D’une fraternité trop lointaine, Vagabonds nus dans un monde d’argent.
Collège, solitudes et échecs, Agglomérat des discriminations, Adultes pétris de salamalecs, Vaisseau fantôme des divagations.
Adultes désemparés, ahuris, Maîtres d’abandons répétés cent fois, Nous venons pleurer nos larmes sans vie, Sur un réel sidérant et bien froid.
Les espaces ouverts à tous les maux Se travestissent, fausse liberté, Morbide illusion d’un monde nouveau. Une jeunesse entière sacrifiée.
Ils couleront ces grands fleuve de sang, Virtuelle accession à la raison, Irriguant de peurs les harcèlements Geôliers invisibles de nos prisons.