D'une page de folle écriture surfer Sur les vagues du temps ainsi apprivoisé Glisser d'un frisson fun sur les lames du vent Virtuel infini d'un être tout puissant
Ecrire pour enfermer les embruns du temps Les tenir immobiles et toujours cléments En un espace mort à l'échine courbée Où tout peut advenir en non réalité
Le plaisir à ses sources intarissables Satisfait les désirs à sa bonne table Les orgasmes torrides refont l'univers D'une encre sans vie noire séchée de toner
Les poètes se prennent tous pour de grands dieux Inventant ce que la nature ne sait pas Se croient échapper aux temps aux hommes aux lieux Portés sur des vagues de mots jusqu'au trépas
Pauvres fous refusant leur douce maîtresse Rejetant les spasmes de fines caresses Sur les méandres de leur esprit torturé Dénient à la folie l'envie de s'épouser
Intuition et sensibilité vaines Compagnes de plages de temps morts suspendus Pour vivre encore et jouir à perdre haleine De mots captifs en ordre arrangé saugrenus
Le temps fou n'est supportable qu'en son dehors Aux sages humains qui le décomptent en morts Son corps inaccessible pue la charogne Monstre exquis sur la vie toujours en besogne
Les marges du temps sont escarpées de bonheur Aux abîmes suaves pour ceux dont c'est l'heur Les mots accélérateurs de particules Ouvrent le temps que le poète articule
Il n'y a rien à comprendre dans ces amours Du temps de la mort et du temps des sensations Qu'une partie de glisse au bord d'un océan Où l'homme tout petit peut se croire un géant.