Adieu bel Alexandrin de mes jours chagrins, La prose a mis son joli minois sous mon nez. Je l'ai psalmodiée, jusqu'au délire divin, De ses mots câlins en phrases à culbuter.
En adjectifs d'émoi, de nos respirations, De nos conjugaisons au mode d'avenir, Virgules et points en lignes d'admiration, Nous avons croqué à tous les temps du plaisir.
Elle roule ses paragraphes en images De couleurs, de parfums, de frasques et de joie. Les sens ouverts aux folies de tous les âges, Elle offre sa liberté à toutes les voix.
Elle prend son pied et jouit de simplicité, Sans attendre d'être douze, pour exprimer Le bonheur de ruisseler de temps chamarrés Dans la bouche bée du premier mot à aimer.
Je pars, au loin de ta rime toujours guindée, En découverte des phrases fleuves deltas, Aux eaux lovées, entre rives énamourées, Sans triste césure, au seul fil des aléas.
Adieu vieux compagnon des brumes bleues d'hiver. J'épouse le flux de mots en noces de vent, Dans le souffle désir, sans décompte pervers. Je scande la prose, qui me prend pour amant.