Nus, entre les rocs de granit, sur la terre, Les amants d'Aubrac, cachés des regards bovins, Cherchent sur leurs corps les frissons de mystère, Écrasant les fleurs, sous leurs ébats libertins.
Pèlerins des amours folles de leur désir, Ils Ignorent les mouches, qui sucent leur sein, Gourmands insatiables de sublimes plaisirs, Restent sourds aux chants des oiseaux, soir et matin.
Le diable des superstition les câline Jusque dans les hauts burons, les plus isolés. Il mélange au sol chaud la bouse et l'urine, Pour les enivrer des effluves envoûtées.
Leur souvenir s'enracine dans la terre, Pour fertiliser le sol de leurs promesses. Les pèlerins, de leur sexe pauvres hères, Donnent aux monts la vigueur de leurs faiblesses.