Je convoque le soleil et tous les oiseaux Le ciel bleu et l'écume des vagues de mer Les étoiles des nuits de velours les crapauds Et grenouilles des chants d'été au goût amer
J'implore les souffrances atroces du corps Les morsures du gel sur l'enfant nu des rues Les coups de pied au ventre d'hommes presque morts Et le regard concupiscent sur l'âme nue
Je supplie en prière noire les diables Les violeurs d'espoir et avorteurs de rêves Les escrocs et aigrefins les plus minables Les buveurs de sang frais et suceurs de sèves
Je prie les dieux vicelards et tous leurs démons Les pinceurs de fesses et trousseurs de vertu Les abuseurs d'anges et fouilleurs de raisons Les rois du lucre puis les menteurs toujours crus
A genoux je me prosterne devant l'horreur Perverse jamais rassasiée de son dû De la violence gratuite du jouisseur Buvant à compte goutte la vie mise à nu
Je rends grâce pour l'invention des tortures Pour tous les innocents injustement châtiés Pour les amours avortées et les ruptures Puits de souffrances bien trop lourdes à porter
A l'inventaire de l'atroce réside Quelques belles inventions à imaginer Quand un peuple sauvé de son génocide En tue un autre pour apprendre à espérer...