Que faut-il maintenant Pour faire vibrer le monde et ses enfants Que les hommes s'entrégorgent en public Que les assassins tuent les flics Le sexe est mort de sa pornographie Et les femmes marchandises sont cotées Au nombre d'objets qu'elles font vendre aux produits La terre est trop petite à ses capricieux enfants gâtés Qui se roulent dans la luxure et l'ennui comme jamais Les plus riches empoisonnent de leurs pets les affamés L'orgie est permanente et donnée au spectacle des gueux Qui en redemandent encore et encore pour souffrir mieux Plus vite vont les échanges plus vite va la misère Il n'y a plus de limites dans la course à sphincter ouvert C'est une coulée noire de diarrhées puantes abjectes Qui coule en dysenteries dans les gueules ouvertes Des hordes de barbaries d'hommes et de femmes immatures La terre tourne par habitude mais elle n'est plus très sûre D'être aussi ronde qu'elle le fut jadis et les cieux Ne la trouvent plus si gironde elle autrefois si bleue Elle se tourmente de violents et incessants maux de ventre Pleine à craquer de folles amours elle s'éventre Elle génit d'un plaisir fade à porter en son sein La putrescible fermentation d'un sperme éructé en vain Du jet froid d'un orgasme de civilisation pétrolière Pour s'estourbir d'oublis coupables dans la fuite prière
Les étoiles au loin ferment les yeux le soir Elles soupirent d'amertume dans leur espace noir Exaspérées de ce triste spectacle interstellaire Les hommes et la terre désireux de se faire la guerre
Que faut-il pour faire vibrer le monde et ses enfants Une explosion nucléaire sur tous les continents Une vitrification conservatoire pour des siècles de silence Un anéantissement divin mâtiné de divertissante prudence Un ébranlement titanesque de démente destinée Ou seulement un peu d'amours et de haines retrouvées
Silence sur la terre aux hommes de bonne volonté Il manque peu de temps pour le temps retrouvé Quelques gouttes de sang à puiser aux guerres larvées Et bientôt s'établira le calme serein des hommes satisfaits D'avoir en quelques siècles coulé l'arche de l'unité.