Au bûcher se rangent les bûches de tous bois Flottent des draps aux couleurs des amours perdues Et perlent quelques gouttes d'eau qui les nettoient Sur un fil à linge par des pinces tenus
Une odeur de résine s'échappe du bois Vestige de la vie d'un colosse abattu Ecartelé en un chaos sec sous un toit Attendant les langues de flammes inconnues
Le vent éternel amoureux impénitent S'engouffre sans vergogne dans les plis des draps Glisse coquin entre les bûches caressant Mêle les parfums de linge et de bois s'en va
Revient virevolte dans son allégresse Rase les herbes et les fleurs dans son élan Cueille les senteurs de la peau sur les fesses D'une fée allongée sur un pétale blanc
S'enfuit plus loin portant ailleurs sa récolte Insouciant à courir de la mort à la vie Sur les traces des amours sent la révolte Se moque du temps au rythme de ses envies
Aux flammes de l'hiver le bois sec brûlera Les draps tachés seront lavés plus de cent fois Le vent sera plus mordant marié aux frimas Les amours sécheront au bûcher des émois
Au bûcher se rangent les bûches de tous bois Flottent des draps aux couleurs des amours perdues Et perlent quelques gouttes d'eau qui les nettoient Sur un fil à linge par des pences tenus.