Y'a des cadavres sur le bord de la route. Ça sent la charogne. La mort fait son boulot, Tranquille elle grignote, casse la croûte... Dégât collatéral, un mort pèse son lot.
Y'a des guerres aux canons sur la planète. La violence a encore' de beaux jours devant elle'. Y'a des guerres de l'amour mort dans les têtes, Sur les champs de bataille de mortes cervelles'.
La barbarie sait prendre ses plus beaux atours, Pour paraître travestie en costard cravate'. Devenue magicienne, de ses plus beaux tours, Fait belle illusion de ses bas coups de savate'.
Elle prend toutes les figures présentables, Pour entraîner tout ce qui vit dans ses délires'. Elle s'invite jusqu'aux plus fines tables, Pour ses festins de cadavres sans avenir.
Elle sait aussi travestir toute culture, Pour faire' d'un pacifiste un violent va-t-en guerre', D'un syndicaliste un maître d'imposture, D'un naïf poète un servile' thuriféraire'.
Son lot n'est qu'un monstrueux tas de cadavres, D'un jus dégoulinant leur puanteur de mort. Elle n'a point de répit, n'habite aucun havre. Elle est aux hommes la déesse de leur sort.
Son tempo n'a pas besoin de chef d'orchestre, Pour battre à jamais toutes ses démesures. Sa partition s'écrit aux humains, sans maître. Du temps, de l'histoire', elle ne craint pas l'usure.