Les pattes serrant une branche vers le ciel Les yeux noirs ouverts vers les nuages changeant Allongée sur le dos comme pour un sommeil Une mésange morte dort chez les vivants
Même les chats ne voudraient de ce cadavre Que le silence berce de ses gazouillis Le caniveau lui sert à jamais de havre Ses plumes ont encore' les couleurs de la vie
Bel oiseau de printemps dis-moi ton automne Quand la mort t'a cueilli au vol des premiers froids N'avait-il que les chants de ses ors aphones A t'offrir en promesses d'une bague au doigt
Te voilà épouse froide d'un temps figé Sur le velours noir où dansaient les étoiles Que jamais pourtant tu n'avais pu regarder Ta couche s'ouvre aux souffles de ce grand voile
Adieu l'oiseau ton plus beau vol t'a emporté Ailleurs où les chants sont silence papillons Loin des hommes fantômes des noires nuités Dans l'oubli glacé d'un lointain nid d'oisillon
Bientôt les vers se pareront de plumes bleues A dévorer tes chairs pourries si légères Pour laisser éclore la vie de mouches bleues Sur les ailes frêles d'un temps éphémère
Au caveau des mésanges bleues point d'épitaphe' Le silence prend l'envol des mortes saisons Ne manquerait plus qu'on s'apitoie sur un piaf Quand nos amours brûlent leurs belles déraisons.