Aussi loin sois-tu la distance n’est pas Où tu es je suis et où je suis tu es Je te sais dans d’autres amours distantes je me promène nu dans mon rêve mort Je caresse ton corps d’une main chaude Je dessine ta face sur le sable Le ressac viendra l’effacer pour toujours La mer emportera au large le désir jusqu’à l’île déserte des rescapés Je marche derrière une ombre chimère je poursuis l’absurde attachement du vent J’arrache un cri aux frissons de ta peau bleue
Le sable chaud du désert brûle les pieds Nus de longues marches errantes sans but L’amour est sans doute au loin, là-bas, plus loin Près du soleil au sommet de ces dunes Sous le sable grains du temps des désespoirs le vent emporte tout érodant la vie Les liaisons se défont dans ses tourbillons S’envolent jusqu’à l’oubli des oasis Dans le froid glacé des nuits de cauchemars Les souvenirs défaits font puzzle géant les couleurs passées se sont perdues le jour Elles sont les rêves noirs d’encres de papier
Le désir irréfragable de l’amour Les pulsions moroses de molles envies Aux creux d’un ventre de pierre et de nausée Le corps ancré sur les pulsations du jour Sur les rythmes sourds du sang dans les veines Grains soyeux d’une peau de jolies fesses Le temps se perd dans les spasmes du plaisir D’amants oublieux de folles promesses Sous les étoiles d’or de la voie lactée les baisers taisent les mots inutiles Ils forgent l’oubli dans de vagues soupirs Aussi loin que tu sois la distance n’est pas.