En un désespoir de cause... J'effeuille une carte postale De trèfles à quatre feuilles Pour ne pas perdre le moral.
Je tiens le désir bien sage Replié au fond des âges Clair et net comme une image Pour taire cette envie sauvage De dégrafer ton corsage.
Je tiens la fièvre de nos nuits Rares au terme de l'ennui Pour exutoire sublime Renaissance d'une intime Jouissance de victimes.
Je tiens le rêve prisonnier Dune musique ensorcelée Du désir fou désordonné Qui pousse encore l'être à aimer.
Je tiens désespérément tout Ce qui précisément se fout Des attaches contenantes Et que seuls les fous s'inventent Pour fuir l'angoisse du vide Et de ses couleurs livides.
Je tiens encore à dé-tenir Comme on lâche un jeune chien fou Les mystères nus de l'avenir Et pouvoir me pendre à ton cou.