A l'aube j'ai couru sur le toit que je vois Aux tuiles rouges à quelques pas de chez moi J'ai fait peur aux pigeons dans leur bain du matin En voulant voir ce qu'ils admirent de ce point
J'ai manqué mille fois de chuter dans la rue Sur le bitume et de me retrouver tout nu Mort oublié des éboueurs municipaux Qui ne ramassent pas les cadavres d'oiseaux
Art difficile de marcher sur les tuiles Au petit matin à la lumière d'huile D'un jour qui hésite encore' à se lever tôt Les pieds nus sans bruit pour être au milieu d'oiseaux
Pour être pigeon on en est pas plus bête Que tout animal dont l'hormone secrète Le signal de la peur à la vue d'un humain Qui avance sur un toit marchant sur les mains
Claquement d'ailes et roucoulements stoppés La tribu en pagaille s'est vite envolée Dans le ciel qui ne s'est pas posé de question J'ai posé mes fesses sur le froid d'un pignon
Acrobate maladroit au pays du vent J'ai regardé alentour l'environnement Sans voir vraiment les repères de ma ville L'altitude aplanit et rend plus tranquille
Un casque étincelant de métal a percé L'arête de tuiles d'un mâtin policé Un homme m'a parlé sous ce casque luisant Je me suis envolé vers le soleil levant.