Ces cités, gris d'outre périphérique', Loin des coeurs lourds de villes aveugles, Traînent la misère' du manque de fric, Quand dans leurs prés gras les vaches meuglent
A promettre des plans Marshall. Demain! Toujours demain! Promis tout changera! Il poussera des fleurs sur le chagrin! Plus de Karcher pour cette caillera!
Cécité noire des politiques, Des discours, des vacuités de la peur. Aux fins de mois de chaque jour, brique Lourde sur le mépris d'un crève coeur.
Générations tenues en violence Dans leurs aînés brimés, dans l'avenir A réussir, pour violer la chance, Qui ne rode plus aux temps à vomir.
Entassement froid des solitudes, Des halls interdits, des manques trop lourds, De poudre et de fumée d'hébétude, Les trafics tiennent le compte des jours.
L'amour se cache derrière' les portes, Rampart ultime de l'humanité. Dans les ghettos, sa houle conforte Le feu couvert, qu'un vent va embraser.
Une lumière explosive viendra Brûler les yeux fardés des gouvernants. Un feu d'invasion s'épanouira Rasant les murs des prisons de ce temps.
Il couve déjà en résistance Des femmes oubliées du quotidien, Des couleurs métisses assurances, Des hommes au chômage lendemain,
Des intelligences de tout refus, D'être ensemble voyants de la cité. La force d'expérience des déçus Mordra les paupières de cécité.