Le désespoir est doux comme un vieux miel ranci Il coule entre les sanglots secs comme un ruisseau Que les galets froids ne peuvent au fond du lit Réchauffer sous la glace des jours bleus transis
Le bonheur ce rendez-vous manqué du malheur File sa route en chansons de poètes fous Quand il ne reste qu'à apprivoiser les peurs Par quelques regards goguenards de vieux matou
Monotonie d'une mélancolie sans heurts Quand le désir a foutu le camp des rêves Pour n'être que souvenir de baisers saveurs Sur les lèvres coton des êtres sans sève
Ma tristesse je te veux comme maîtresse Soit l'infidèle des adultères passions A traîner sur les corps enivrés de liesse Aux jours des amours froides des mortes saisons
Cours au lointain large des océans d'oubli Cueillir les embruns salés de fortes vagues Compagne du marin sans boussole ahuri Simple folie d'amour où l'âme divague
Une bouchée de terre pour calmer la faim Craque sous la dent d'un grain de sucre durci Pour nourrir les appétits de n'être plus rien Sous le voile invisible des chagrins jaunis.