« L’expérience des autres est un peigne pour chauve !» A proclamé mon voisin qui se croît malin. Il en est ainsi des serments de grands fauves, Dans le hall d’entrée d’un petit immeuble urbain.
Le monde est d’une très belle simplicité. Pas étonnant que Dieu l’ai bâti en sept jours. Il suffit de quelques galéjades jetées, Pour que l’univers naisse et nous dise : bonjour !
Mes voisins sont les inventeurs du merveilleux. Aucun impossible à leur créativité. Jamais un obstacle ne s’oppose à eux. En deux « y’a qu’à » , tous les problèmes sont réglés.
Je ne sais pas ce que les chauves en penseront ; Certains sont théorie de l’évolution, D’autres ne pensent pas à ces dures questions, Quelques uns se taisent, sous leur chapeau melon.
Mon voisin, lui, rugit fier comme un beau lion, Jusque dans la cage d’escalier des sportifs, Pour affirmer net et haut ses péroraisons, Il n’est pas du genre coupeur en quatre de tifs.
Je me suis résolu à prendre l’ascenseur. Tant pis pour la forme et le souffle de mon corps, Moyen rapide de prendre de la hauteur Et d’échapper à ses discours de pécores.
Il faudrait pourtant que je consacre du temps A partager quelques sentences bien pesées Sur le cours des choses rares et le tout-venant Avec mes voisins, cœur de la réalité.