Lapin, je croquerai de bonnes carottes. Coccinelle, je sucerai des pucerons. Mets érotiques, les meilleurs antidotes Contre les poisons noirs de tous les environs.
Humain, je rêve de ce dont je suis privé. Sexué, je désire la jouissance. L’amour, la tendresse, trop souvent galvaudés, Me transportent dans les plus belles errances.
Demain est un probable autre jour à venir. Aujourd’hui, règne l’incertain d’atermoiements. Peut-être. Distances sociales à tenir. Les rencontres au placard noir de tous les temps.
Pandémie, le nouveau nom de nos interdits. Coronavirus nous tient à l’exigüité. La contagion met en balance la survie. Nos modèles révèlent leur vacuité.
Permission de sortie, confinement des corps. Protection collective pour le corps social. Dans les bus, les couloirs, rôde un risque de mort. La confiance balayée d’un souffle glacial.
Lapin, je resterai tapi dans mon terrier. Coccinelle, je rêverai sur des rosiers. Homme de deux mille vingt, je reste enfermé. Je rêve un nouveau temps aux couleurs liberté.