Je cours après mon rêve qui déjà s'enfuit Pour laisser place à son image au miroir flou D'un temps absent de son présent en faux ennui A caresser un désir inassouvi doux
Je rêve aux impossibles que je me construis Dans le refus sec des caresses du bonheur Douce mélancolie au parfum de ses fruits Je m'enivre à boire à la coupe des langueurs
Et quand je t'imagine ma toute douce C'est pour une plainte à ne savoir bien t'aimer J'ouvre grandes les vannes de cette source D'où le temps me perd dans ses recoins trop cachés
Il est un ailleurs au profond de moi sans fond Aux assises molles sur un sable brûlant Où le pied s'enfonce au coeur d'un espace rond Qui tourne en spirale sur les parois du temps
Je suis à saisir l'imprenable matière Pour en faire sous la main un cheval rétif Hennissant à humer les odeurs mystères Au tréfonds d'une âme turgide au chant lascif
Je regarde au-delà du réel inconstruit Le bord des limites des peurs primitives Où se mêlent en un râle de couleurs nuit Les futurs désirs des amours intuitives
Un gouffre se berce des tourments de passions Eteintes à jamais au coeur des fournaises D'une veille attentive au feu des émotions Pour qu'un rêve meurt dans un autre de braises.