Ayant été mortel je deviens éternel Dans l'absence de conscience du temps enfui Atomisé dans les immensités du ciel Au froid sidéral ma chaleur quitte la vie
Je verse une larme qui roule à l'infini Les images que plus personne ne peut voir Des sens en émoi de mes subtils replis Sur les figures sans teint d'un lointain miroir
Je n'étais qu'un fou de la nuée des hommes Asservi aux pulsions de chair de mon désir Je rêvais la vie endormi dans un somme Je dors éveillé dans un atone plaisir
Mes amours m'ont donné la puissance d'un dieu Inutile à connaître la paix sereine J'ai fait souffrir les bonheurs les plus merveilleux Sur la peau soyeuse des plus belles reines
Je pars au lointain de ce nulle part ailleurs Pour ce voyage court en froide éternité Où le temps achève d'être le pourvoyeur Dans le chaos des particules éclatées
Je ne laisse qu'une traine de poussière D'étoile pour la peine de ceux que j'aime Qu'ils ferment les yeux sur les coups de misère Et lâchent leurs baisers de douleur extrême
Ayant été mortel je deviens éternel Dans l'absence de conscience de temps enfui Atomisé dans les immensités du ciel Au froid sidéral loin de la chaleur de vie.