Aux sources du temps coule une lave grise Hémorragie d'une brèche grande ouverte Pour un sève que des frictions induisent D'éternels frottements d'absences souffertes
Voilà qu'à la germination du désamour S'ouvrent les vannes d'un long temps qui ruisselle Opposant la durée aux promesses d'un jour Une rivière serpente d'étincelles
Le doute se fait complice de l'absence Pour creuser un abîme sur la surface Lisse du bonheur ignorant de l'errance Et le temps rogne patiemment les espaces
Au premier chagrin le temps s'abreuve de jours Devenus grains à décompter les distances Perdues entre les joies et les affres d'amour Tintent les larmes perles des inconstances
Quand un goût de regret mûrit sur les lèvres Le temps a pris son rythme coeur des émotions Le regard se perd alors dans une fièvre De troubles images des rêves de raison
Une coulée s'épanche sur le devenir Enfermant dans sa gangue l'instant de bonheur Pour inventer dans son flux épais le désir D'une durée inachevée loin du malheur
Ainsi naît le temps aux désamours de chacun Pour s'engouffrer dans le dédale des oublis Sur les amours à s'apprivoiser pour les uns Pour les autres à délimiter l'indécis.