J'ai croisé les doigts pour mieux conjurer le sort Mais le temps a glissé entre mes grains de peau Comme un vent frais de vie une eau claire support Où mes peurs ont coulé en naufrageux chaos
J'ai serré les dents pour emprisonner les cris Restés sourds du secret manteau des frustrations Comme un étau tenant inertes les envies Du feu interne du choc de leurs vibrations
J'ai fermé les yeux pour ignorer les couleurs Peintures vives d'un monde en transformation Des sons de misère étouffant de moiteur La fièvre de cheval de la consommation
Je me suis bouché le nez pour mieux respirer L'asphyxie d'euphorie des airs à la mode Jusqu'à la syncope des bornes de l'apnée Merveilleux coma où le réel s'érode
J'ai mordu à pleines dents les pointes de seins De filles plastiques de beaux catalogues Agréables poupées au toucher de la main D'amours recyclables dès leur faux prologue
J'ai pris une gifle une claque sonore D'une déflagration d'un souffle magique Quand j'ai goûté le sel à travers les pores De peau de chair d'un amour onirique
J'ai perdu la tête mais elle était vide De complications du quotidien de mes jours Je l'ai ramassée sur le trottoir livide Et l'ai mise au mur pour décor des alentours.