Trop longtemps attendu, Au creux du temps, Le désir, étiolé, comme une vieille peau ridée, Perd sa mue, dans les fulgurances de l'espoir.
Aux proches limites de l'infini, La même soif, Cherche la source des amours perdues.
Un lièvre des sables entend au loin les jappements des fennecs affamés. Il bondit très haut sur le dos d'un méhari apeuré, Pour une course éclaire vers l'absolu.
Un silence s’enveloppe, profond, Dans une poussière de sable. Un ciel métal blanc de soleil sec Saisit le sol, pour un seul mirage d’avenir.
Le temps réitère le lent égrenage des couleurs, Psalmodie, doux ésotérisme vernaculaire. Nul ne tient à jour le vocabulaire perdu Des lancinantes plaintes des regrets.
Le désir se cache encore Dans ses propres dissimulations. Chaque grain de lumière éblouit pourtant son aura.
Après le décompte des siècles, Une vibration reste active Dans les lieux secrets d’éternel.