Comme l'eau s'échappe des mains croisées Entre des doigts impuissants à tenir Le ruissellement de gouttes roulées Pour épancher une soif à mourir
Le temps s'enfuit entre nos jours perdus A croire aux foutaises de nos raisons Quand à l'amour on ne se donne plus Que du bout des lèvres mortes saisons
Au confort des tendresses arrangées Le désir s'empâte pour ne plus voir Posés sur terre le bout de ses pieds Le coeur a des lourdeurs et ses jours noirs
Une soif est plus sèche que le vent Quand l'eau ne suffit pas à l'épancher Les amours s'oublient au profond du temps Et s'endorment au bord de leur passé
Aux désirs morts les appétits d'amour Creusent des fringales de la passion Qui réveillent les échos de tambour Des coeurs endormis en leur abandon
Une eau gazeuse pétille au matin D'une source froide aux bulles de sang Et le temps glisse un baiser sur tes reins Qui déjà s'envole papillonnant
Mes mains restent jointes cherchant comment Porter à mes lèvres le flux de l'eau Tenir quelques bulles de la soif du temps Qui frissonne sur le grain de ta peau.