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Jean-Marc BUTTIN

En quelques mots.

Vouloir absolument noircir du papier blanc,
Pour coller contre les murs des mots déjà morts.
Lancer à la cantonade des boniments.
Japper avec les chiens son constant désaccord.

Le bruit ambiant des médias assourdit les voix,
Qui portent l’expression marginale et rare.
Un écran se dresse barrant toutes les voies,
Pour qui refuse d’entrer dans la bagarre.

Un filet d’or pur peut chanter des prophéties,
Son ruissellement sourd sera canalisé,
Pour alimenter la masse des idioties,
Vrombissement permanent du tout connecté.

Rien ne sert de se désoler de cet état,
L’important n’est pas tant d’être bien écouter,
De faire du chiffre d’abonnés en agrégat
De mille feuilles d’auditeurs juxtaposés.

Ailleurs, sur d’autres routes ouvertes sans fin,
Une légère brise se fait entendre
Aux oreilles ouvertes aux secrets mutins,
De volontaires à se laisser surprendre.

Mille gouttes de rosée mouillent les jambes
Des marcheurs fous traversant les hautres herbes,
Prenant pour des larmes quelques vers en ïambes,
Sur les chemins creux où s’égare leur verbe.

Les paroles de mots resteront humaines,
En couleurs posées sur une toile ouverte,
Où faire germer les printemps mille graines,
Epis d’échanges des fruits de découvertes.

La source craint de se tarir à trop puiser,
Pour des irrigations de discours stériles,
Au fond clair de son âme fraîche tempérée,
Les mots dociles pour les rendre serviles.

Pérorer ou glousser, le sourire aux lèvres
De dents blanchies pour des images parfaites,
Les mots travestis de faux bonheurs mièvres,
Laisse l’argent et ses profits pour défaite.

Si dieu existe la parole et tous les mots
Sont la force du don fait à l’humanité.
S’il n’est pas, femmes et hommes, êtres vocaux
Peuvent encore rêver et se l’inventer.