Une entrecôte de taureau dans l'assiette Rubis de côte du Rhône dans le verre Sous des murs de pierre la belle dinette A uzès un déjeuner à fleur de Terre
Des corneilles de cheminées et des pigeons Jettent des plumes bleues au vent et des fientes Sur le coeur de bobos dodelinant en rond Au silence minéral d'une mort lente
Dimanche midi de fin d'été au soleil D'une bourgade pour touristes rassasiés Chalands bernés d'étals à jambons trop pareils Aux clichés de cartes postales effacées
Musique essoufflée d'une flute trop triste A la terrasse d'un café des vieux rassis Figés sur leur chaise comme clowns en piste Une mélodie se traîne devant midi
Les cloches ont sonné la fin d'une messe Les Cathos poussent leurs résolutions du jour A suivre la plus belle paire de fesses Qui courre sur le pavé trouver son amour
Chacun se tait à la lumière de ce temps A la surface des choses une intuition Se pose à l'évidence du désir présent La mort pour rêve de vie d'un troupeau sans fonds
Je mords à pleine dent la chair tendre et rouge Gorgée de vie privée d'un sang chaud que je bois Quand le temps s'arrête alors plus rien ne bouge Sur le sable de l'arène je pense à toi.