Quand tout est dit que tout est consommé Qu'il reste le dernier souffle à pousser Comme un cri de rage et de victoire Silencieux au creux des pensées noires
Quand la terre ne tourne plus ronde Qu'un bouillant séisme de feu gronde Que le corps au-delà de la douleur A déjà perdu toute sa chaleur
Quand l'ultime énergie se concentre Quand plus rien ne sort ni plus rien n'entre Que l'humain doute d'avoir existé Sans trace de pleurs ou de ses baisers
Quand la solitude crâne se perd Au fond d'un temps nouveau où rien ne sert A se morfondre ou bien se réjouir Où l'oubli même n'a plus loisir
Quand le sexe n'est plus une entité Quand le soleil ne peut plus rien brûler Quand les caresses sont sans substance Quand s'ouvrent les portes de l'errance
Un ange vient en claire voyance Ni être ni dieu une présence Puissante et chaude comme un orgasme Vérité vide au coeur du marasme
Dernière vision non perçue de l'oeil Un élan une course sans écueil Au bord d'un néant noir tant redouté La conscience s'ouvre à l'éternité
Au-delà des bords du temps fluide Coule une source aux couleurs limpides Un flot continu d'intelligence Sans début ni fin un feu croissance
Là rien n'existe ni ne disparaît Rien ne meurt rien ne vit rien ne se crée Une extension gravitationnelle Source des idées immatérielles
L'homme sait alors qu'il fut inventé Au coeur même de sa propre pensée Source et océan d'une éternité Qui n'a pas encore pu débuter.